Carpe Diem

Mon enfance est un château. Le château Régnier, avec son vaste parc merveilleux à Verrières le Buisson. Nous y vivions des journées de jeux, comme un rêve. De cette longue période de Bonheur il me reste de la nostalgie et ce regard parfois un peu lointain sur les choses sérieuses qui sont, de fait, hors-jeu pour moi.
J’aime ces personnes un peu âgées qui savent bien ce que la vie a de relatif. Est-ce parce que mon père est mort il y a tout juste 17 ans, quand je n’en avais que 24 ?

Mes deux parents étaient des chercheurs cancérologues. A la maison, les discussions étaient passionnées, elles parlaient de Science. De cette époque, j’ai appris que le vrai Monde ne dépend pas de l’existence de l’Homme. Il n’a rien à voir avec nos petites gesticulations souvent sordides et sans pérennité. Pourtant…

Parce que la rencontre avec une calculatrice, une veille de bac blanc, m’a fait découvrir de nouveaux amusements, j’ai passé les 23 années qui ont suivies à marteler des claviers d’ordinateurs.  De ce très beau parc de Verrières, j’ai gardé le goût de la liberté. En 1989, j’ai créé une entreprise, puis une autre.
D’où vient donc l’idée qu’avoir sa ‘boite’ c’est être libre ? Dans tant de cas, il n’est question, que d’aventures parfois éphémères que l’on vit bien souvent avec des chaînes et des boulets qui ne portent pas leur nom.

Depuis toutes ces années, j’ai gardé le goût de la découverte et de la création, le goût du jeu avec des amis loyaux. Maintenant que j’ai deux enfants, le temps fait du bruit quand il passe.

Je me souviens de cet arbre où nous grimpions si souvent. Du haut de ses branches désormais imaginaires, je revois ces petites fleurs de santoline.

Michel Safars,© 2005

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *